Impact Jeunes 2 ans après, de l’ambition au résultat

C’est au Mucem, à l’occasion d’une soirée de rencontre inédite entre des jeunes des quartiers et des chefs d’entreprises de la région, que s’achève 2 ans d’expérimentation du nouveau programme de remobilisation d’Apprentis d’Auteuil, IMPACT JEUNES*

Impact jeunes

Co-animée par Nathalie avec un jeune Ramy (un des numéros 10)

Plus de 100 jeunes issus des quartiers de Felix Pyat, Lauriers, Tarascon, des entrepreneurs (Les chefs d’entreprises de : Président de l’OM Jacques Henry Eyraud, DG de Cogepart Jérôme Dor, DG de la Compagnie Fruitière Jérôme Fabre, Provepharm, Hi media, Q3 Advocacy, Domino Services, Axiolis, Biovert, Le petit ballon, Plus simple, Profil, Enogia, Only pro Group, …) et cadres supérieurs d’entreprises notamment celles situées à proximité de Felix Pyat (Nexity, Orange, CMA CGM, Proman ..) Des politiques, Danielle Brunet, élu jeunesse au Conseil Départemental, Said Hamada (Député LREM) étaient présents.

Du constat à l’ambition :

Impact Jeunes est parti du constat que la politique de jeunesse est trop cloisonnée, produisant du brouillage entre les actions. La réponse du projet était de chercher à donner une cohérence à ces politiques, en travaillant sur le « dernier kilomètre ».

L’ambition était de faire de l’accompagnement sur-mesure, répondant aux besoins des jeunes, à l’échelle d’une cité, grâce notamment à l’action d’un booster ayant un rôle d’animation des acteurs, de médiation entre les jeunes et les dispositifs et en faisant émerger la co-construction de projets innovants.

“Il y a beaucoup d’acteurs dans l’insertion professionnelle, mais jusque-là on n’avait pas réussi à travailler ensemble. Ce qui manquait sur le territoire, c’est justement ce booster, ce chef d’orchestre avec un vrai dynamisme ” Sarah Furri, Chef de service de l’ADDAP 13

L’objectif est ainsi de, réussir à terme à faire basculer positivement la cité par une dynamique d’actions collectives associant les jeunes, leurs parents et l’ensemble des acteurs associatifs, publics et économiques du territoire concerné.

 

De l’ambition à l’expérimentation

Impact Jeunes expérimente le programme à l’échelle de trois quartiers prioritaires des Bouches-du-Rhône – Parc Bellevue (Saint-Mauront, 3ème arrondissement), les cités des Lauriers-Oliviers (Malpassé, 13ème arrondissement) à Marseille, les Ferrages et le centre-ville à Tarascon. Il s’agit donc de trois micro-quartiers, cités ou barres d’immeuble, correspondant à une partie d’un Quartier Politique de la Ville.

Le taux de chômage des jeunes de 15 à 24 ans dans les quartiers pilotes est nettement supérieur à la moyenne nationale : environ un jeune sur six est chômeur en France ou dans le Département, contre un sur cinq dans les quartiers Marseillais, et jusqu’à un sur quatre à Tarascon.  Pourtant les profils sont variés :  12% à un niveau de diplôme supérieur ou égal à bac+2, 54% avec un niveau bac ou infra, et 30% sans diplôme, 32% scolarisés ou en étude, 7% en emploi, 58% de NEETS « invisibles ». Ces jeunes manquent souvent de l’expérience professionnelle et du réseau qui leur permettraient d’accéder aux postes qui les intéressent.

“Pour recruter, j’ai préféré passer par Ismail, booster d’« Impact Jeunes », car il est d’ici, il connait bien les jeunes. Et pour trouver le jeune le plus sérieux qui puisse m’aider et qui soit compétent, j’ai privilégié le réseau local » Commerçant de Tarascon”

De l’expérimentation à la solution

Sur chacune des cités pilotes, un « booster » est positionné. Interlocuteur de proximité des jeunes, des acteurs associatifs, des institutionnels locaux et des entreprises, il cherche à toucher un maximum de jeunes en allant au-devant d’eux. Il est le “fil rouge” d’environ 400 jeunes, là pour identifier ou construire des solutions pour chaque jeune en mobilisant toutes les forces vives du territoire.

“Lucile, elle est sur le terrain ! pas dans un bureau fermé et va rencontrer les jeunes pour savoir ce qu’ils veulent, où ils en sont. Elle leur parle comme si c’était la grande soeur. Et surtout elle a les infos : emplois, formations ….etc ! Elle sait tout. Grâce à elle plein de jeunes ont trouvé du travail, sur le quartier on est content d’elle !” Haikle, jeune habitant de Félix Pyat

Son objectif : mobiliser les jeunes, identifier leurs besoins/envies et ce qui les bloque, puis apporter des solutions pour raccourcir leur trajectoire vers l’autonomie.

De la solution au résultat :  

Deux ans après le lancement opérationnel (avril 2017), les résultats sont là : 1 200 jeunes dont les besoins ont été révélés (soit 71% des jeunes des sites visés) dont 68% ne bénéficiaient jusqu’alors d’aucun suivi.

Plus de 450 jeunes de 16 à 30 ans en marche vers l’emploi avec plus de 150 jeunes déconnectés de tout dispositif aujourd’hui remobilisés, porteurs d’un projet sur la base d’un plan d’actions.

351 collégiens de 13 à 16 ans « connectés » avec le monde de l’entreprise : stages de 3e, visites d’entreprise, témoignages de professionnels dans les établissements.

53% des NEETs (ni en emploi, ni en études, ni en formation professionnelle) accompagnés par Impact Jeunes ont trouvé un emploi ou une formation.

Près de 30 jeunes – leaders positifs de leurs quartiers – engagés bénévolement aux côtés d’Impact Jeunes pour faire changer les regards sur le quartier, particulièrement en aidant les autres jeunes à réussir

120 entreprises engagées dans des actions Impact Jeunes (recrutement, stages, visites, témoignages…) et 18 entrepreneurs mobilisés dans le coaching de jeunes

32 projets financés et co-construits avec les associations du territoire pour accompagner les jeunes vers l’emploi.

Ce programme a démarré en 2017 pour une durée de 3 ans minimum, avec une vocation de duplication ou d’essaimage sur d’autres quartiers, sur Marseille Provence et toute la France. Impact Jeunes est bien parti pour inverser la spirale de l’échec de la cité en accompagnant vers l’emploi, une masse critique (50%) de ses jeunes.

*Le projet est financé à 40% au titre du PIA (Etat), 40% au titre de la contribution des collectivités (Département, Métropole, Région, CAF) et 20% au titre de fonds privés.